Noël Constant, premier de cordée pour escalader la rue

Noel ConstantLe Hameau Eurêka, Carrefour-Rue, la Coulou, la Radio sans chaîne et tant d’autres initiatives encore: depuis 1963, il est dans la rue à la rencontre des personnes en difficulté, sans abri, démunies.

Jacques Poget pour La Vie protestante de Genève

 

On lui dit souvent « Tu ne fais pas ton âge » et ça le contrarie. Mais il accepte avec courtoisie de regarder septante-cinq ans dans le rétroviseur… Il s’est déjà livré à l’exercice, pour le livre Noël Constant, un homme libre, de Brigitte Mantilleri (Editions L’Age d’Homme, 2012) et s’en amuse encore : « J’avais pensé que je ne parlerais que d’activités, mais quand j’ai lu la totale ! Je n’avais pas pensé que ce serait ainsi. »

Un mince sourire agite ses lèvres pendant le bref silence qui précède chaque réponse, sa prochaine forte parole l’amuse déjà. Sans vanité : « Je ne suis pas narcissique. La notoriété est utile à nos actions, elle rassure. Je ne me prends pas au sérieux, mais je fais sérieusement ce que j’entreprends. » Et il entreprend beaucoup – beaucoup trop pour tout énumérer, de l’ouverture de La Clairière en 1963 à celle d’Eurêka, le hameau de studios mobiles pour personnes sans domicile le 13 novembre 2014. Cinquante et une années de service à Genève, alors qu’il n’était venu que pour six mois.
Enfant de Taizé

Mais d’abord, une jeunesse rude. Premiers souvenirs vers 4 ans, en pleine guerre, à Mâcon, où il naquit le 24 décembre 1939 à 23 h. Il rit en imaginant que sa mère, allant à la messe de minuit, accoucha sur les marches de l’église… « Une de mes fables ! Affabuler, ça fait du bien. L’humour est le sel de ma terre ! »

Le sourire s’évanouit : père mort, mère enfuie, les cinq frères et la sœur se débrouillent comme ils peuvent pour survivre sans tomber sous la coupe de quiconque. Il se souvient de ce « réflexe » : rester libre.

Second arrachement lorsque les garçons sont recueillis par les frères de Taizé tandis que la fille est envoyée chez les bonnes sœurs, elle sera « bonne de couvent ». Le futur fondateur de Carrefour-Rue, lui, vit grâce aux frères – Roger Schütz en particulier – une enfance pas si malheureuse. Beaucoup de liberté (la communauté avait d’autres soucis que la discipline de la vingtaine d’orphelins recueillis) et une foi vivante, sans prosélytisme.

Lire la suite de cet article sur le site de La Vie protestante de Genève

 

Laisser une réponse